22 novembre
Siwo est un petit village d'environ 1100 habitants au cœur de la mangrove. Siwo n'est accessible que par bateau.
Notre arrivée à deux catas (HMANES et LILADHOC) est vite repérée. Deux habitants sautent dans une pirogue pour nous guider. Il y a très peu d'eau. Si nous suivons leurs conseils, ça risque d'être compliqué : l'un nous demande d'aller à bâbord tandis que l'autre, dans le même temps, à tribord ! On s’enlise mais on jette l'ancre face au village.
C'est à Siwo que se déroule notre mission VSF. Nous devons valider les devis proposés par des artisans pour la construction d'un récupérateur d'eau de pluie et les rencontrer. Nous devons également évaluer les autres besoins pour l'école et la case "santé". Nous débarquons à 10 toubabs. Les enfants accourent et les jeunes villageois nous accompagnent chez le chef du village que nous devons saluer avant toute chose. Nous lui expliquons le but de notre visite ; il nous souhaite la bienvenue et nous invite à une compétition de lutte sénégalaise qui se déroule le soir même.
Nous faisons ensuite la connaissance du directeur Ousmane qui attend notre arrivée. Il avait été prévenu de notre venue par VSF. Il nous présente son équipe dans chaque classe et nous fait visiter l'école. Les instituteurs sont jeunes. Siwo est leur premier poste. Quelle motivation et quel engagement pour seulement 150 euros par mois dans des conditions de travail plus que précaires !
L'école est comme le reste du village : dans un délabrement et d'une pauvreté bouleversants. Il n'y a pas d’électricité, pas d' eau douce potable, pas de porte ni fenêtre, pas de latrines pour les enfants, peu de manuels scolaires, une règle et une équerre pour 6 classes.
Seul point matériel positif pour ces enseignants : leur nouveau logement (financé et construit par VSF) où chacun a sa chambre avec un matelas à même le sol et rien de plus. Auparavant, ils logeaient chez l'habitant.
Pendant ces quelques jours, nous partageons des moments inoubliables avec eux et les villageois. Nous sommes choyés, invités à partager leur repas, assis à même le sol autour d'un même plat (semoule de millet ou poulet yassa).
Nous faisons une ballade magnifique et mémorable en charrette jusqu'au village de Moundé pour rencontrer le maçon qui se chargera de la construction de l'impluvium et pour rendre visite à l’équipe médicale de VSF au dispensaire.
Nous rencontrons la matrone (la sage-femme) qui s'occupe des premiers soins au village et qui met au monde dans sa case de soins tous les enfants du village sans eau douce. La visite de son dispensaire bien tenu dans lequel elle doit faire des miracles avec le peu de moyens dont elle dispose (par exemple une seule table d’accouchement aux étriers rouillés) me laisse perplexe.
Inès, Emma, Mathis et Yohann sont invités à suivre la classe pendant une journée et j'espère qu'ils garderont en mémoire ce moment privilégié et exceptionnel dans leur vie d'écoliers. Nous assistons deux soirs de suite aux combats des lutteurs. Temps suspendu ! C'est quasi impossible à décrire. Il faut s'imaginer dans une arène éphémère entourée de bâches plastiques, éclairée de lumière vacillante produite par un groupe électrogène. Dedans, de grands et beaux athlètes à la musculature saillante s'aspergent de plusieurs potions fabriquées par leur marabout, se frottent avec le sable du sol, plantent dans la terre une corne de zébu puis tournent et tournent sans fin au son des tam-tams et des chants psalmodiés des femmes en attendant le combat.
Les copines, je vous renvoie à la galerie photos faite par Stéphane si vous voulez apprécier la beauté des athlètes.
Une bonne partie du village se tient autour : hommes, femmes toujours aussi belles et élégantes, vieillards, enfants et même bébés endormis sur le dos de leur mère. Tout simplement tribal et magnifique ! Béa et moi, pas mécontentes d'admirer tant de beautés noires masculines en sommes restées bouche bée et captivées !
Devis validés pour le récupérateur d'eau de 30m3, les portes et fenêtres des classes et les latrines de l'école, il est temps de quitter Siwo.
Notre contribution financière est une goutte d'eau par rapport aux besoins de ces villageois. Nous sommes tristes de les quitter tant leur gentillesse, leur sourire, leur hospitalité et leur joie de vivre nous ont enchantés. C'est une bonne leçon de vie pour nous occidentaux tellement privilégiés et parfois si grincheux. Il y aura toujours une place à part dans notre cœur pour Siwo...
Et c'est certain. Nous retournerons à SIWO !
« Nath second d'Humanes ! »
Les commentaires sont clôturés
1. Par Pierre le 20/06/2017
Bonsoir, Je viens de parcourir votre blog, merci pour vos informations très utiles et photos. Nous ...
2. Par Bouville le 06/02/2017
Decidemment Lagoon toujours au top en terme d'agents! Nous avons eu de gros soucis avec eux ou plutot ...
3. Par PHILIPPE BOUTRY le 21/11/2016
Imagine, notre 442, nous a toujours comblé notamment lors d'une grande virée vers les Antilles et les ...