18 au 24 février
Quel plaisir de se réveiller à la Martinique ! Steph a veillé courageusement toute la nuit dans des conditions assez sportives et a mouillé HUMANES dans la Petite Anse d'Arlet au soleil levant.
C'est une vue de carte postale que nous avons devant nous pour notre petit déjeuner : un ponton de bois posé sur une mer bleue limpide, menant à une petite église blanche au clocher rouge. Des tortues viennent autour du bateau. Le village s'étend de part et d'autre avec ses jolies cases créoles en bois peint.
Nous louons une voiture pour visiter un peu l'île avant de rejoindre Le Marin. Nous visitons le musée de la Pagerie, la Savane des esclaves, l'habitation Clément tout en nous balladant sur les routes de l'île pour profiter de la nature luxuriante et de beaux points de vue sur les différentes baies.
Le musée de la Pagerie se situe dans le domaine où naquit Marie-Joseph Rose Tascher en 1923, future impératrice Joséphine. La visite guidée nous a permis d'en apprendre sur la vie d'une ancienne plantation sucrière qui reposait sur le système de l'esclavage et sur le destin marquant de cette femme et de son empreinte dans l'histoire de notre pays. Bref, une jolie ballade et un intéressant rappel historique pour nous tous !
La Savane des Esclaves nous a fait découvrir le mode de vie et les traditions de la Martinique authentique. Nous avons visité des cases traditionnelles habitées par les esclaves et parcouru le sentier de découverte jalonné de plantes médicinales, de fleurs, fruits et légumes créoles. A la sortie, j'ai acheté des cassaves, galettes à la farine de manioc fourrées à la confiture d'ananas... que j'ai été la seule à aimer !
Une petite pause déjeuner bien méritée aux Trois Ilets chez Marie-Jo face à la mer nous a ravigotés ! Au menu unique soupe de poissons créole, crabes, râgout, patate douce, bananes vertes et planteur... L'habitation Clément à ne pas manquer si vous allez à la Martinique car tout simplement magnifique ! Cette habitation sucrière dont l'histoire commence en 1770 fut mise en valeur par un médecin Homère Clément passionné par le rhum dès 1887. Il y fit construire une distillerie après avoir relancé l'activité. Son fils Charles Clément la fit entrer dans l'ère moderne à sa mort en 1923. La visite s'organise autour de quatre thèmes : le monde créole, le monde industriel, le monde du rhum et le monde botanique.
Nous commençons par le superbe parc. On y voit une palmeraie splendide de 30 espèces, un verger de fruits tropicaux, des figuiers maudits, des fleurs merveilleuses comme les roses de porcelaine et tant d'autres espèces végétales. Tout est harmonieux.
Nous poursuivons par la visite des chais et de l'ancienne distillerie. La production a été transferrée actuellement sur un autre site à 3 km de là. L'odeur du rhum qui vieillit dans les fûts est suave et enivrante. Le processus de fabrication du rhum est très bien expliqué. Lorsque le rhum agricole vient d'être distillé, il titre à 74 degrés. Un travail lent de repos en chais avec apports successifs d'eau commence alors pour le ramener à 64 degrés. Il est ensuite mis à vieillir en fûts de chêne pour au moins trois ans puis il est encore réduit par paliers pendant six mois à un an pour atteindre 44 degrés. La rhumerie Clément possède plus de 1 500 000 litres de rhum en cours de vieillissement. Ça fait rêver ! Ça nous met l'eau ou plutôt le rhum à la bouche ! Vivement la dégustation....ben oui, on se refait pas !
Mais ça se mérite et nous continuons la visite par la demeure coloniale et ses dépendances. Là encore, nous sommes sous le charme de l'architecture créole. La maison est en bois de wapa avec des vérandas protégées de jalousies. Le mobilier est d'époque... je veux la même !
Et, enfin, la dégustation ! Liqueur de rhum, Planteur, Rhum vieux, Rhum très vieux, Rhum XO...mais avec modération, juste du bout des lèvres.
Après l'habitation Clément, nous avons poursuivi notre route avec des bananeraies et des champs de canne à sucre sur les pentes à perte de vue vers le François, le Vauclin. Là, la végétation a complètement changé. C'est plutôt de la savane. Les baies sont très échancrées ; nous sommes sur la côte au vent.
Nous levons l'ancre le 21 février pour Le Marin à une vingtaine de miles à l'est. La navigation est belle. Nous passons la pointe du Diamant avec le rocher du Diamant qui culmine à 175 m. Là aussi, une énième empoignade avec les anglais eut lieu au début du XIXème siècle. Le considérant comme un point stratégique pour surveiller la côte martiniquaise, ils l'investirent, le transformèrent en forteresse et y laissèrent une garnison de deux cents hommes que les français mirent huit mois à déloger.
En arrivant dans le Cul de Sac du Marin, nous passons devant la presqu'île de Sainte Anne avec ses belles anses de sable blond. Au Marin, un comité sympathique nous attend. C'est l'équipe d'Eric Vasse, revendeur Nautitech dans les caraïbes entre autres, qui nous aide à nous amarrer dans un mouchoir de poche. Bravo à mon mari pour la manœuvre ! Eric doit nous régler un problème de drosse complètement usée sans laquelle nous ne pouvons diriger le safran babord. Ah, le bateau...toujours un truc à changer ! Nous sommes contents d'être à quai pour quelques jours.
Le Marin, c'est le port de plaisance de référence des Caraïbes. Les lois de défiscalisation sur les investissements dans les bateaux ont fait exploser le développement de la petite ville. Quand nous y étions venus, Steph et moi, il y a une dizaine d'années pour un stage de voile, Le Marin ne comptait qu'une seule marina. Une nouvelle marina avec tout ce qui accompagne sa construction (supermarché, lavomatic, boutiques de fringues, shipschandler...) s'est développée à l'est du Cul de Sac.
Pendant trois jours, nous préparons le bateau pour l'arrivée de notre famille. Les enfants sont à fond dans le CNED pour être tranquilles pendant 15 jours et profiter à fond de leurs cousines Aurélie, Marion et Juliette. Ils sont fébriles et attendent le jour J avec impatience. Ils trouvent aussi le temps d'aller au Mango Bay pour se connecter à internet devant un coca ! J'aime bien Le Marin et surtout son marché couvert où je vais tous les matins. On m'appelle ma doudou, ma chérie...Tout le monde se tutoie. Je fais mes achats dans la bonne humeur matinale. C'est super. On y vend du rhum arrangé, un succulent poulet boucanné (fumé à la braise de canne à sucre) et des acras de morue, idéaux à l'apéro ! L'ambiance y est cool.
Nous faisons de nouvelles rencontres sympathiques : Guy qui vient de faire sa transat en solitaire sur un Nautitech 442 flambant neuf (c'est un sacré phénomène) et Fred et Virginieavec leurs cinq enfants dont Justine qui sympathise vite avec notre Emma. Ils en sont à leur deuxième voyage et ont un magnifique nouveau Nautitech 482 Dingod'îles. Je leur tire mon chapeau car partir avec tout ce petit monde âgé de 11 à 3 ans ne doit pas être toujours facile à gérer !
Enfin, le jour tend attendu arrive. On est fous de joie de partir chercher JF, Christelle et les 3 poulettes au Lamentin. Séquence émotion à l'aéroport ! Voilà, nous sommes 10 sur Humanes pour une quinzaine ; va falloir s'organiser les amis !
Pour notre première soirée, les enfants vont dîner seuls au Mango Bay, chaque âge en tête à tête, pendant que nous sirotons quelques verres de rhum en refaisant le monde sur le bateau ! Nous partons le 24 pour une courte nav vers la pointe des salines, faisons un premier stop après la pointe Dunkerque pour une nuit. Nous mouillons ensuite devant la plage des Salines, l'une des plus jolies de la Martinique, histoire d'amariner tout ce petit monde.
Quelques photos du camping sur le bateau :
« Nath second d'Humanes ! »
Les commentaires sont clôturés
1. Par Pierre le 20/06/2017
Bonsoir, Je viens de parcourir votre blog, merci pour vos informations très utiles et photos. Nous ...
2. Par Bouville le 06/02/2017
Decidemment Lagoon toujours au top en terme d'agents! Nous avons eu de gros soucis avec eux ou plutot ...
3. Par PHILIPPE BOUTRY le 21/11/2016
Imagine, notre 442, nous a toujours comblé notamment lors d'une grande virée vers les Antilles et les ...