Le voyage vu par Nath et Stéph. Enfin, surtout par Nath qui a plus de courage pour alimenter le blog.
Après une nav sportive et remuante de deux jours entre le Sénégal et le Cap -Vert (houle courte de face durant 40 heures), nous mouillons à La Palmeira, petit village de pêcheurs de l'île de Sal. Nous, c'est l'équipage de LILADHOC et celui d'HUMANES.
Sal est une petite île très arride dont le nom provient de la découverte de salines dans le cratère de Pedra de Lume. L' exploitation du sel dure jusque dans les années 80.
Abdoul nous sert de guide et nous emmène sur les chemins caillouteux et poussiéreux jusqu'au goufre de Buracona et ses piscines naturelles aux eaux cristallines.
Les salines de Pedra de Lume nous offre un spectacle étonnant de couleurs allant du bleu turquoise, au blanc et au rose. Sur la côte, pas très loin, on trouve des carcasses de vieux rafiots rouillés, des bâtiments qui servaient au commerce du sel complètement abandonnés vestiges d'une activité florissante.
Nous prenons notre déjeuner à Santa Maria, la station balnéaire de l'île connue pour ses spots de surf . C'est une petite ville agréable avec quelques maisons coloniales, une belle plage de sable blanc. Nous avons le même sentiment de vacances que lorque nous sommes à Mojacar... et je pense évidemment à tous ceux avec qui nous partageons ça !
Puis nous arrivons à La Palmeira le soir lorsque les pêcheurs déchargent leur poisson. Ça s'invective, c'est haut en couleur!
Nous partons pour l'île de Sao Vicente où se trouve la marina de Mindelo où nous laisserons le bateau pour 1 mois. En effet, pour plus de sécurité, nous préférons laisser HUMANES dans une marina plutôt qu'à un mouillage sauvage.
27 novembre
Les Liladhociens nous ont convaincus de suivre leur périple en Casamance. Nous prenons tellement de plaisir à naviguer avec eux que la décision a été vite prise ! Direction la Casamance !
La Casamance est une région à part du Sénégal. Sur le plan géographique, elle est évidemment séparée du reste du pays par la Gambie et également frontalière de la Guinée-Bissau. Sur le plan climatique, grâce à la mousson provenant de l'anticyclone de Sainte Hélène, la saison des pluies ou hivernage s'étale de juin à octobre. C'est la région la plus arrosée du Sénégal si bien que la végétation y est plus luxuriante. On la qualifie de grenier du Sénégal. Trés fertile, plus de la moitié des terres de la Basse-Casamance, de l'estuaire à Ziguinchor vers laquelle nous faisons cap, sont des rizières. On y cultive aussi le mil, le sorgho, le maïs, l'arachide et le mebé. Les fruits comme la mangue, la banane, l'orange et la clémentine abondent également. Sur le plan culturel, le groupe ethnique des Diolas représentent 60% de la population. Ce sont pour la plupart des chrétiens qui mêlent à leur foi leur culture ancestrale animiste.
A l'entrée du fleuve, nous faisons route avec de nombreux dauphins bélugas. Ils sont en chasse. Les eaux du fleuve sont très poissonneuses. Plus de 800 espèces y sont répertoriées.
Nous arrivons à Ziguinchor et mouillons devant l'hôtel Kadiandoumagne où nous comptons profiter du restau et de la piscine à la grande joie des enfants. Ziguinchor est une ancienne ville coloniale marquée par la pauvreté et les révoltes indépendantistes des années 90. Les bâtiments sont assez délabrés, les routes défoncées.
A 3/4 d'heure de Ziguinchor en pirogue, se situe le village d'Affiniam. Nous décidons de nous offrir les compétences d'un guide pour en connaître un peu plus sur cette belle région.
Il nous fait découvrir l'île aux oiseaux et la case à étage de Djilapao où un artiste local y a sculpté et modelé des scènes de la vie quotidienne et des animaux avec beaucoup d'humour.
Nous nous balladons dans les rizières où les habitants sont en pleine récolte du riz. Ils en font de belles gerbes qu'ils font ensuite sécher. Nous déjeunons au campement villageois Diaméor Diamé en bordure du village d'Affiniam. Construit sur le plan d'une case à impluvium central, c'est un endroit surprenant et tranquille. La promenade dans le village sous les manguiers, les palmiers et les fromagers est très agréable .
Lors de notre dernière journée, après plusieurs détours avec un taxi qui ne connaissait pas vraiment la direction à prendre malgré ses affirmations, nous visitons une fabrique ultra artisanale de batiks, ces beaux tissus africains empruntés à la tradition indienne.
Le mois passé au Sénégal a été pour nous tous une aventure humaine avant tout. La térenga (hospitalité en wolof) n'a rien de légendaire. Les sénégalais sont un peuple gai, enjoué et accueillant. Sénégalais et sénégalaises, nous vous remercions pour votre accueil et votre gentillesse.
Peuple sénégalais, c'est certain, nous reviendrons te voir ...
22 novembre
Siwo est un petit village d'environ 1100 habitants au cœur de la mangrove. Siwo n'est accessible que par bateau.
Notre arrivée à deux catas (HMANES et LILADHOC) est vite repérée. Deux habitants sautent dans une pirogue pour nous guider. Il y a très peu d'eau. Si nous suivons leurs conseils, ça risque d'être compliqué : l'un nous demande d'aller à bâbord tandis que l'autre, dans le même temps, à tribord ! On s’enlise mais on jette l'ancre face au village.
C'est à Siwo que se déroule notre mission VSF. Nous devons valider les devis proposés par des artisans pour la construction d'un récupérateur d'eau de pluie et les rencontrer. Nous devons également évaluer les autres besoins pour l'école et la case "santé". Nous débarquons à 10 toubabs. Les enfants accourent et les jeunes villageois nous accompagnent chez le chef du village que nous devons saluer avant toute chose. Nous lui expliquons le but de notre visite ; il nous souhaite la bienvenue et nous invite à une compétition de lutte sénégalaise qui se déroule le soir même.
Nous faisons ensuite la connaissance du directeur Ousmane qui attend notre arrivée. Il avait été prévenu de notre venue par VSF. Il nous présente son équipe dans chaque classe et nous fait visiter l'école. Les instituteurs sont jeunes. Siwo est leur premier poste. Quelle motivation et quel engagement pour seulement 150 euros par mois dans des conditions de travail plus que précaires !
L'école est comme le reste du village : dans un délabrement et d'une pauvreté bouleversants. Il n'y a pas d’électricité, pas d' eau douce potable, pas de porte ni fenêtre, pas de latrines pour les enfants, peu de manuels scolaires, une règle et une équerre pour 6 classes.
Seul point matériel positif pour ces enseignants : leur nouveau logement (financé et construit par VSF) où chacun a sa chambre avec un matelas à même le sol et rien de plus. Auparavant, ils logeaient chez l'habitant.
Pendant ces quelques jours, nous partageons des moments inoubliables avec eux et les villageois. Nous sommes choyés, invités à partager leur repas, assis à même le sol autour d'un même plat (semoule de millet ou poulet yassa).
Nous faisons une ballade magnifique et mémorable en charrette jusqu'au village de Moundé pour rencontrer le maçon qui se chargera de la construction de l'impluvium et pour rendre visite à l’équipe médicale de VSF au dispensaire.
Nous rencontrons la matrone (la sage-femme) qui s'occupe des premiers soins au village et qui met au monde dans sa case de soins tous les enfants du village sans eau douce. La visite de son dispensaire bien tenu dans lequel elle doit faire des miracles avec le peu de moyens dont elle dispose (par exemple une seule table d’accouchement aux étriers rouillés) me laisse perplexe.
Inès, Emma, Mathis et Yohann sont invités à suivre la classe pendant une journée et j'espère qu'ils garderont en mémoire ce moment privilégié et exceptionnel dans leur vie d'écoliers. Nous assistons deux soirs de suite aux combats des lutteurs. Temps suspendu ! C'est quasi impossible à décrire. Il faut s'imaginer dans une arène éphémère entourée de bâches plastiques, éclairée de lumière vacillante produite par un groupe électrogène. Dedans, de grands et beaux athlètes à la musculature saillante s'aspergent de plusieurs potions fabriquées par leur marabout, se frottent avec le sable du sol, plantent dans la terre une corne de zébu puis tournent et tournent sans fin au son des tam-tams et des chants psalmodiés des femmes en attendant le combat.
Les copines, je vous renvoie à la galerie photos faite par Stéphane si vous voulez apprécier la beauté des athlètes.
Une bonne partie du village se tient autour : hommes, femmes toujours aussi belles et élégantes, vieillards, enfants et même bébés endormis sur le dos de leur mère. Tout simplement tribal et magnifique ! Béa et moi, pas mécontentes d'admirer tant de beautés noires masculines en sommes restées bouche bée et captivées !
Devis validés pour le récupérateur d'eau de 30m3, les portes et fenêtres des classes et les latrines de l'école, il est temps de quitter Siwo.
Notre contribution financière est une goutte d'eau par rapport aux besoins de ces villageois. Nous sommes tristes de les quitter tant leur gentillesse, leur sourire, leur hospitalité et leur joie de vivre nous ont enchantés. C'est une bonne leçon de vie pour nous occidentaux tellement privilégiés et parfois si grincheux. Il y aura toujours une place à part dans notre cœur pour Siwo...
Et c'est certain. Nous retournerons à SIWO !
« Nath second d'Humanes ! »
21 novembre
Nous partons à l'exploration de la mangrove et de ses habitants à plumes. Nous déçidons de partir en annexe car le tirant d'eau des catamarans est beaucoup trop important. En nous enfonçant progressivement dans les petits bolongs où la profondeur d'eau n'excède parfois pas les 20 cm, nous nous sentons seuls au monde ! Nous découvrons les pélicans, les aigrettes, les cormorans, les flamands roses, les martin-pêcheurs et tant d'autres oiseaux inconnus. Seuls au monde avec nos amis de LILADHOC, c'est sur une plage déserte que nous faisons griller notre dernière bonite, accompagnée comme il se doit par une bonne bouteille de vin blanc. MIAM!
Le bonheur est total !
20 novembre
Nous nous enfonçons dans le delta du Sine et Saloum en remontant le fleuve jusqu'au premier bolong en direction de Ndangane, "le hâvre" en wolof. Là, commence une navigation où le capitaine doit être très vigilent car les risques d'envasement sont importants mais heureusement sans danger. Pour nous aider, VSF nous a donné les waypoints à suivre.
Le paysage est splendide : mangrove avec parfois une plage bordée de cases ou de village de pêcheurs, des baobabs, quelques palmiers. Nous rencontrons des pirogues.
Nous longeons des petits coins de paradis comme Mar Lodj où quelques jolies cases colorées avec un petit ponton bordent le bolong. Après quelques ensablements pour Liladhoc et Humanes, nous arrivons à Ndangane où nous jetons l'ancre devant l'hôtel Le Pélican. Ce mouillage est un bon tuyau donné par Catherine et Bruno de Varatraza, qui tout en nous permettant de profiter des joies de la piscine, du restau et du wi-fi est un bon point de départ pour des excursions dans les petits bolongs uniquement accessibles en annexe.
19 novembre
Nous débarquons sur une plage quasi déserte face à HUMANES et LILADHOC. Et en quelques minutes, un, puis deux, puis trois habitants viennent nous saluer. Pour finir, une bonne dizaine d'enfants vêtus assez misérablement, tous aussi beaux les uns que les autres nous entourent. Nous avons sans réfléchir déballé nos effets et pique-nique aux yeux de cette population qui vit dans la pauvreté et la simplicité la plus totale. Nous partageons notre thon grillé et notre pastèque avec eux. C'est tout ce que nous pouvons leur offrir à ce moment-là.
Les enfants ont repéré les ballons et sont heureux d'y jouer. Nous les tirons deux par deux sur la bouée avec l'annexe. Ils se bousculent pour y monter. Eclats de rire, toubabs par ci, toubabs par là. Quelques petites filles dont certaines portent sur leur dos le dernier né de leur famille s'asseyent près de Béatrice et de moi, nous touchent les mains, regardent notre vernis à ongles. Les échanges se font par le regard, les sourires car à leur âge, ils parlent plutôt sérère que français.
Super journée, prémices de ce que nous allons vivre dans ce beau delta ...
18 novembre
Nous sommes à une journée de navigation de la passe de Djifère, passe d'entrée pour le Sine Saloum, immense région de 180.000 hectares où se trouve le parc national du delta du Saloum. La distance entre Dakar et Djifère est de 70 milles. Nous partons donc de bon matin avec nos compagnons de voyage de LILADHOC. C'est un peu la compet entre les deux capitaines et les matelots. Qui arrivera le 1er ? Pour ceux qui connaissent les catas, la réponse est connue d'avance !
DJifère est située sur une langue de terre qui sépare l'océan du fleuve Saloum. C'est la première passe quand on vient de Dakar. Nous trouvons un bon mouillage pas très loin du village. Le paysage est beau et pour la première fois, nous découvrons la mangrove, superbe paysage où se mêlent la terre, la mer et l'eau douce.
Notre périple s'annonce DEPAYSANT !
« Nath second d'Humanes ! »
17 novembre
Quelle chance !
Nous sommes invités à assister au mariage de la nièce du cousin d'un des sénégalais qui tiennent le shipshandler du CVD. Steph va se régaler à photographier les belles sénégalaises. Lui qui était frustré de ne pouvoir les prendre en photo lors de notre visite de Gorée.
Dans la maison de la mariée, c'est le tohu bohu ! Certains mangent dans l'escalier, d'autres se changent dans les chambres. Je suis invitée par Fouta, la sœur de la mariée à la suivre et à rejoindre le clan des femmes.
En cercle, au son des djumbés, elles vont danser à tour de rôle en l'honneur de la mariée en attendant son arrivée. Toutes sur leur 31, elles sont magnifiques.
Pendant ce temps, seuls les hommes des deux familles sont à la mosquée pour célébrer l'union. Steph a beaucoup de chance de pouvoir les suivre. Ils reviennent ensuite pour discuter des modalités, des arrangements du mariage sans doute sur le plan financier. Puis, la mariée arrive, seule ; son fiancé est absent pour affaire en Italie. Surprenant un mariage sans marié !
Inenvisageable chez nous !
On embrasse la mariée, la félicite et lui offre pour cadeaux une grande bassine remplie de sodas, madeleines, poulets...Il n'y a pas de banquet dans cette famille d'un quartier assez pauvre. Les invités auront pour leur repas une assiette avec un petit morceau de poulet, un nem, des chips, un beignet, une part de cake et une madeleine. Nous nous éclipsons avant la nuit ravis d'avoir partager la gaité et les sourires de ce moment authentique.
Messieurs, Stéphane a fait de nombreuses photos. Je vous renvoie donc aux galeries photos pour admirer la beauté et la grâce des femmes sénégalaises.
1. Par Pierre le 20/06/2017
Bonsoir, Je viens de parcourir votre blog, merci pour vos informations très utiles et photos. Nous ...
2. Par Bouville le 06/02/2017
Decidemment Lagoon toujours au top en terme d'agents! Nous avons eu de gros soucis avec eux ou plutot ...
3. Par PHILIPPE BOUTRY le 21/11/2016
Imagine, notre 442, nous a toujours comblé notamment lors d'une grande virée vers les Antilles et les ...