Le voyage vu par Nath et Stéph. Enfin, surtout par Nath qui a plus de courage pour alimenter le blog.
19 septembre
Nous arrivons à Salerne le soir et nous avons du mal à trouver la marina. En fait dans le golfe de Salerne, il y a une marina en construction avec déjà quelques bateaux, un port "Piccolo"et deux autres marinas derrière le port de commerce. C'est là que nous sommes attendus par un homme charmant qui nous aidera à mettre les pendilles.
Salerne est la ville principale de la côte amalfitaine. Elle est de style normand-arabo-byzantin. C'est une jolie ville avec une esplanade piétonne et fleurie le long de la baie, de beaux bâtiments anciens, des ruelles typiques. C'est là surtout que se trouve la plus ancienne université de médecine d'Europe. La Schola Medica Salertina était la plus grande source de savoir médical d'Europe au Moyen Age. Aujourd'hui, deux campus accueillent 40 000 étudiants.
La côte amalfitaine a un relief accidenté. Elle est de toute beauté avec des paysages variés, vergers en terrasses, citronniers, criques et des villages médiévaux. Elle est classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
On y ressent la douceur de vivre méridoniale. Dès le matin, sur les terrasses, les italiennes surtout celles de plus de 60 ans, se retrouvent autour d'un petit café pour discuter. Les gens sont souriants. On est forcément de bonne humeur à leur contact. Ça donne la patate !
17 septembre
Ce matin, l'Etna est complètement dans la brume donc c'est sans regret que nous quittons Taormina sans le visiter. Nous naviguons vers le détroit de Messine au moteur, une fois de plus!
Ce détroit relie la mer ionienne au sud à la mer tyrrhénienne au nord. Dans sa plus petite largeur, seulement 3 km environ sépare la Calabre du port de Messine. Il n'y a pas grand monde et la navigation est calme.
Après Messine, nous distinguons à l'horizon le Stromboli. Cette île éolienne est un volcan effusif cônique avec plusieurs éruptions régulières par heure. De loin, on ne voit qu'un énorme panache de fumées.
15 septembre
"Si quelqu'un n'avait qu'un seul jour à passer en Sicile, et ne saurait où aller, je lui répondrais sans hésiter Taormina. Ce village est un tableau mais un tableau dans lequel on trouve tout ce qui semble exister sur terre pour séduire les yeux, l'esprit et l'imagination." Guy de Maupassant.
Si Maupassant l'a dit, alors on y va !
Nous longeons la côte jusqu'à Taormina avec l'Etna en toile de fond et atteignons la ville au crépuscule. A 200 mètres au-dessus de nos têtes, nous avons la chance d'avoir un panorama de Taormina entourée de verdure et illuminée dans la nuit.
Nous prenons l'annexe pour rejoindre une autre baie près de laquelle se trouve le télécabine qui mène à la vieille ville. Nous passons devant la réserve naturelle d'Isola Bella avec ses eaux turquoises.
Taormina est un site antique établi en 358 avant JC sur les terrasses de la colline Taurus par les habitants fuyant Naxos. Son passé est riche ; y ont succédé les romains, les byzantins, les arabes, les normands, Frédéric II , les espagnols... Elle domine la mer ionienne avec au loin l'Etna. Le cadre est donc vraiment magnifique.
La vieille ville s'organise autour du Corso Umberto qui relie la Porta Messina à la Porta Catalina. Celui-ci est bordé de façades médiévales et baroques. Nous avons admiré la vue sur la mer depuis la Piazza 9 Aprile sur laquelle se trouve l'église gothique San Agostino transformée en bibliothèque et l'église baroque San Giuseppe. Assise sur le parvis, une sicilienne passait un savon au téléphone à quelqu'un avec de grands gestes de la main et vibrato dans la voix ! A la sortie de la place, on passe sous la Torre dell'Orologio. Sur le Corso, on aboutit aussi à la cathédrale El Duomo San Nicola et à la Porta Catalina, on tombe sur le beau Palazzo Duchi di Stefano ( XIII-XIV ). C'est vrai que le centre historique est beau mais à part les antiquaires chez qui on peut dénicher des merveilles en lustres, meubles ..., toutes les boutiques de luxe, de chaussures et d'articles en tout genre gâchent, d'autant plus qu'elles sont là pour qui ?..bah pour les cars de touristes bien sûr ! Il y a tellement de monde que nous ne pouvons même pas visiter le théâtre antique gréco-romain de 105 m de haut, superbement conservé paraît-il, avec vue sur la mer. Pour retrouver un peu de tranquillité, nous décidons de rejoindre le jardin "Comunale". A la fin du XIXième, il est la propriété d'une aristocrate anglaise originale lady Florence Treveylan. Passionnée de botanique et d'ornithologie, elle y fit planter des essences d'arbres rares et élever des constructions excentriques appelées "Victorian Follies "pour y observer les oiseaux.
Bref, à mon avis, Taormina la "St Tropez sicilienne" actuelle est bien loin de celle qu' a visité Maupassant. Et dire que c'est depuis Le Grand Bleu que j'ai rêvé d'y aller! Nous avons tous préféré et de loin Syracuse.
Nous projetons un petit tour vers l'Etna et ses villages avant de quitter la Sicile et nous essayons de trouver un guide. Comme en nav', c'est difficile de prévoir un planning à l'avance, tout est déjà complet sur plusieurs jours. On ne peut pas attendre autant car on a RDV à Rome (cf. rubrique des bêtises de Steph ! ). Bref, on se contente de le voir de Humanes. L'Etna, c'est le volcan le plus haut du monde à 3300m d'altitude et aussi, l'un des plus actifs. Au XXème siècle, il y a eu une centaine d'éruptions.
6 septembre
Nous arrivons à Syracuse bien fatigués vers 19h30. Nous passons avec HUMANES près du Castello Maniace fortifié. Alors que nous virons à la pointe de l'île et rentrons dans la baie, la ville illuminée avec ses palais, ses églises apparait. C'est encore une fois un beau moment d'émotion et en bonne française, l'air de la chanson d'Yves Montand me trotte dans la tête ! Nous jetons l'ancre face à Ortigia et profitons toute la soirée d'une vue exceptionnelle.
Le lendemain, pendant notre petit déjeuner, les garde-côtes nous demandent très gentiment de déplacer HUMANES qui peut gêner les bateaux de pêche ! Nous finirons après un essai au mouillage par aller amarrer le bateau au quai gratuit à côté des yachts avec équipage. Quel pied : pour visiter Syracuse, pas besoin d'annexe ; on est tous plus libres ! Il suffit de descendre d'HUMANES, de parcourir quelques centaines de mètres et nous voilà dans la vieille ville.
A Ortigia, chaque époque a laissé ses traces. Tout se mêle dans une harmonie et une beauté incroyable. L'Agora et les temples grecs ont servis de soubassements à des constructions ultérieures. Le temple d'Apollon très dégradé est maintenant le décor du fabuleux marché qui se tient tous les matins jusqu'à la mer. Le temple dorique d'Athéna avec ses six colonnes en façade et 16 colonnes latérales, ses portes en or et en ivoire fut ensuite transformé en église par les Byzantins neuf siècles plus tard. Ils comblèrent l'espace entre les colonnes, perforèrent les murs intérieurs pour obtenir une basilique à trois nefs. Les Normands au Xième et XIième siècles surélevèrent la nef centrale. Au XVIIième siècle après l'effondrement de l'imposante façade normande, Andrea Palma la reconstruisit en style baroque . Cette cathédrale El Duomo est à elle seule un résumé de toute l'histoire de cette merveilleuse Syracuse. Les juifs dessinèrent un dédale pittoresque de ruelles dans le quartier sud. Bref, à chaque promenade, il est impossible de démêler les âges qui se mélangent aussi bien dans les demeures anciennes, les palazzos Borgia, dell'Orologio, Lanza...et les églises.
Se balader dans les rues de Syracuse, c'est donc un régal : façades de pierres blondes foisonnantes de baroque avec leurs balcons sculptés et leurs colonnades ; ambiance paisible des petites ruelles, gelaterias et leurs succulentes glaces, l'odeur des bons petits plats siciliens qui mijotent à l'heure de l'apéro, la conversation des siciliens dans cette si belle et si chantante langue italienne.
Prendre un verre à la terrasse d'un café comme celui de la piazza Archimède à regarder la circulation des vespas, les beaux et belles siciliennes surtout quand elles sortent toutes apprêtées pour un mariage vaut aussi le détour. Nous avons d'ailleurs beaucoup ri avec les filles et Stéphane en les regardant se tortiller sur les pavés difficilement perchées sur leurs hauts talons.
Un petit mot sur Archimède quand même! Bien sûr, on connait tous son "Eurêka"! C'est ce qu'il dît à Hiéron au 3ème siècle avant JC quand il déboula chez lui à moitié nu tout juste sorti de son bain! Son génie et son imagination débordante lui permirent outre d'avoir trouvé comment connaître le poids spécifique d'un objet en le plongeant dans l'eau, d'inventer des machines de guerre performantes, le principe de la vis sans fin pour hisser l'eau au-dessus de son niveau normal, la roue dentée, l'engrenage...Quelle vie bien remplie, hein!
Le marché de Syracuse est un vrai bonheur. Quel plaisir de se mêler à la vie sicilienne ! Tout le monde s'y rend quasi quotidiennement. Les joutes verbales y vont bon train, chacun ventant sa marchandise un ton plus haut que le voisin! Les poissonniers, les marchands de fruits et de légumes...Venez goûter ma ricotta, ma caponata, mon prosciutto! Tout est haut en couleur et en goût. Ils débordent d'imagination pour vous séduire. Comment faire un compliment à une femme sans en avoir l'air? Tout simplement en disant à son mari qu'il a bien de la chance d'avoir trois belles jeunes filles à ses côtés! Quel coquin de fromager! On a bien rigolé! On a goûté sa mozzarella fumée, sa ricotta à l'huile d'olive et à l'origan. Un vrai régal. On est reparti de chez lui les bras bien chargés de ses succulents produits. C'est ça le marché en Sicile : on y rit, on y mange, on y est heureux.
Nous quittons Syracuse comblés par la beauté de cette ville , par l'hospitalité et la joie de vivre de ses habitants et en ayant bien l'intention d'y revenir un jour!
3 septembre
Youpi ! Bientôt la dolce vita à l'italienne, les pizzas, la caponata, les pastas, le prosciutto, les gelatos i tutti quanti !
Une navigation de trois jours nous attend avec, pour la famille, les premiers quarts de nuit. Je suis un peu inquiète car complètement novice en la matière et les enfants n'ont pas l'air de vouloir y participer ...
29 août
Nous mouillons dans Adamas Bay et pour la première fois du voyage, on se fait agresser par un vieil ours français, seul sur son bateau avec son chien, qui trouve qu'à plus de cent mètres de sa proue, on est trop près de lui ! En voyage, on rencontre la plupart du temps des plaisanciers plutôt sympas avec qui les échanges sont simples et toujours intéressants et parfois des paumés un peu aigris... Etrangement, notre Cap'taine reste super calme et suggère au plaisancier d'aller prendre ses cachets pour se calmer. Hugo est hilare !
Cette île est paisible et offre des paysages assez variés. Nous louons une petite voiture pour partir à sa découverte.
Milos est une île volcanique comme Santorin . Quand on arrive par la mer, le relief est assez découpé et on peut voir des parois de couleur rouge, rose, vert, jaune et blanc de la côte. On y exploite entre autres le soufre. En rentrant dans la large baie du port naturel d'Adamas, nous étions passés devant un petit port pittoresque. Nous décidons de commencer notre balade par ce village de pêcheurs le plus authentique de Milos.
La beauté de Klima est dû à ses "syrmata" qui sont des petites maisons de pêcheurs construites à même la roche et dont les portes sont de toutes les couleurs. Nous nous promenons le long du quai étroit la plus part du temps les pieds dans l'eau des vagues et en essayant d'éviter les éclaboussures des geysers.
Ici, tout est tranquille... Nous montons ensuite au village de Tripiti puis vers Plaka, la "capitale" qui est un bourg de maisons blanches typiques au sommet de la colline. C'est là que nous avons pris notre déjeuner dans une taverne avec une vue magnifique sur la baie. Le repas fait de plats locaux et simples était excellent, l'un des meilleurs que nous ayons mangé dans les Cyclades : succulente salade grecque, merveilleux calamars, chaussons au fromage croustillants, soulvakis savoureux...Dur, dur de se bouger après tout ça !
En repartant sur la route qui descend de Tripiti, se trouvent les catacombes parmi les plus anciennes d'Europe et qui datent du début du Christianisme avant qu'il ne soit reconnu. Nous décidons d'y aller : malheureusement, nous trouvons porte close ! Il y a aussi le site archéologique avec le théâtre antique. La Vénus de Milo , célèbre sculpture grecque de la fin de l'époque hellénistique (100 avant JC) représentant la déesse Aphrodite et exposée au Louvre fut découverte dans les environs en 1820.
Nous atteignons ensuite le petit port de Firopotamos de l'autre côté de l'île. Il se situe dans une crique face à la mer d'une couleur bleu turquoise avec un bar sur la petite plage.
On marche le long d'un sentier qui mène aux quelques maisons blanches, à une petite chapelle. Là aussi, tout est doux et reposant. En longeant la côte, nous arrivons à la fabuleuse plage de Sarakiniko. C'est un endroit unique! Le paysage formé par des roches volcaniques, dépourvu de toute vie végétative, est d'un blanc flamboyant qui contraste avec le bleu profond et le turquoise des eaux cristallines. Les enfants se baignent dans des jacuzzis naturels, s'amusent à graver le nom du bateau et la date de notre périple dans la roche friable.
Nous terminons notre excursion par le village de Pollonia : petits bateaux de pêcheurs, jolie plage (des enfants y font un feu de joie), tavernes et bars le long de la plage.
Milos est une île douce qui vaut le détour pour ses jolis villages et ses belles plages toutes différentes.
Voilà ! La page grecque de notre voyage se tourne ; je suis un peu triste car cela signifie que, même autour du monde, en vivant au diapason avec le soleil, sans trop de stress et sans obligation sinon le CNED, en étant 24/24 tous ensemble, l'horloge tourne !
27 août
Nosu quittons le port tôt le matin pour aller naviguer dans le cratère de Santorin. Une brume importante nous masque le sommet de l'île et nous longeons les falaires pour trouver un mouillage. On se sent bien petits dans ce cratère sur Humanes ! Ce paysage brumeux procure un sentiment d'irréalité. Nous allons vers Thirasia Island, l'un des îlots du cratère. Nous jetons l'ancre en face d'un ancien petit port de pêche aux maisons blanches et basses avec leur porte colorée, qui servent maintenant de villégiatures. Des ânes montent le lacet escarpé jusqu'au village perché en haut de la falaise. Nous nous baignons dans les eaux chaudes du volcan. Alors que le vent souffle à 20 noeuds minimum sur Santorin, Humanes est protégé et nous n'avons pratiquement pas de vent.
25 août
Steph et moi nous levons vers 5h00 pour un départ pour Santorin. Il fait doux ; pas de vent. Les couleurs apparaissent à l'aube : miroitement de bleu nacré sur la mer et reflets jaune orangé dans le ciel, un peu de brume... Sentiment de douceur et de paix. C'est un moment magique.
Nous arrivons à Santorin vers midi et nous nous amarrons au port de Vlikadha où nous ne pouvons rester que deux jours. Au fil de l'après-midi, d'autres plaisanciers arrivent et nous terminons la journée à couple avec un voilier charter anglais . Le capitaine vaut le détour et l'équipage est sympathique. Evidemment nous enjambons les glissières et partageons quelques verres de blanc et de bonnes rigolades ! Stéphane qui adore les anglo-saxons est au anges !
Nous louons une décapotable pour la plus grande joie des enfants et partons visiter cette île fabuleuse. Sa forme singulière en arc quasi fermé vient de l'explosion violente de son volcan vers 1500 avant J-C. Le cratère sous-marin très profond occupe la rade et c'est spectaculaire : falaises tombant à pic dans une eau d'un bleu profond et sombre. A leur sommet, Fira et Oia, villes blanches perchées au bord du ravin. Au milieu du cratère se trouvent deux îlots qui, parait-il, grandissent peu à peu du fait de l'activité du volcan. On a aimé Fira, adoré Oia. Et encore une fois, rien ne vaut les photos pour montrer à quel point, les vues sont renversantes : la lumière magnifique, le blanc étincelant, le bleu des coupoles, le ciel et la mer, le rose fuschia des bougainvilliers...Un mot en résumé : SPLENDIDE ! Je vous renvoie aux galeries photos de Stéphane.
Nous avons continué la ballade sur l'autre versant plus doux de l'île parmi les vignes surprenantes rampant à même le sol sans piquet ni fil, à visiter encore quelques villages et à profiter de la vue sur l'île depuis le monastère de Profites Elias.
Cette journée fût magnique. Nous rentrons et Stéphane part faire des photos du soleil couchant avec Emma .
1. Par Pierre le 20/06/2017
Bonsoir, Je viens de parcourir votre blog, merci pour vos informations très utiles et photos. Nous ...
2. Par Bouville le 06/02/2017
Decidemment Lagoon toujours au top en terme d'agents! Nous avons eu de gros soucis avec eux ou plutot ...
3. Par PHILIPPE BOUTRY le 21/11/2016
Imagine, notre 442, nous a toujours comblé notamment lors d'une grande virée vers les Antilles et les ...